
Un premier roman ambitieux. Une quête des origines sur fond de tensions politiques, un personnage principal en perte de repères. Le tout forme un récit très agréable à lire mais avec des petits défauts.
Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une première œuvre. J’ai donc pardonné à l’auteur sa plume timide et sa narration un peu scolaire. Le style est très agréable à lire mais on sent que l’auteur n’a pas encore montré tout ce qu’il pouvait faire. Il a également tendance à étaler des éléments historiques concernant le Liban sans qu’il y est forcément de rapport avec l’intrigue, donnant un côté dissertation très appliqué à l’ensemble.
Le portrait du personnage principal sauve le récit de ces petites imperfections. Passé une première partie tout en douceur et nostalgie, survient le temps troublé qui fait suite à cette disparition paternelle inexpliquée dans une seconde partie à double temporalité.
Suivre l’évolution psychologique de Samir entre son adolescence colérique et rageuse et le jeune adulte en quête de réponse mais qui cherche aussi à se pardonner à lui-même était très agréable à la lecture. J’aurais aimé que l’auteur insiste sur le dépaysement d’un immigré de retour dans son pays d’origine mais le récit est déjà suffisamment dense comme ceci.
Malheureusement la troisième et dernière partie vient gâcher l’appréciation générale. Le rythme s’emballe, l’intrigue prend un tournant que j’ai jugé dispensable et pas assez approfondie. Les réponses tant attendues surviennent de manière précipitée et le final paraît confus et insatisfaisant.
Malgré cette conclusion en demi-teinte, Tant qu’il y aura des cèdres reste une lecture agréable avec un excellent portrait d’un jeune homme en perte de repères.
Résumé : Après avoir fui le Liban, les parents de Samir se réfugient en Allemagne où ils fondent un foyer soudé autour de la personnalité solaire de Brahim, le père. Des années plus tard, ce dernier disparaît sans explications, pulvérisant leur bonheur. Samir a huit ans et cet abandon ouvre un gouffre qu’il ne parvient plus à refermer. Pour sortir de l’impasse, il n’a d’autre choix que de se lancer sur la piste du fantôme et se rend à Beyrouth, berceau des contes de son enfance, afin d’y dénicher les indices disséminés à l’ombre des cèdres.
Voyage initiatique palpitant, Tant qu’il y aura des cèdres révèle la beauté d’un pays qu’aucune cicatrice ne peut altérer. À travers cette quête éperdue de vérité se dessine le portrait d’une famille d’exilés déchirée entre secret et remords, fête et nostalgie.
Éditeur Le Livre de Poche (10 mars 2021)
Langue Français
Poche 576 pages
ISBN-10 2253077755
ISBN-13 978-2253077756