L’actrice de « Portrait de la jeune fille en feu » a annoncé officiellement ce mardi, dans une lettre adressée à Télérama, qu’elle mettait fin à sa carrière cinématographique.
En 2020, Adèle Haenel avait quitté la cérémonie des Césars après avoir dénoncé les récompenses attribuées à Roman Polanski, qui fait l’objet de multiples accusations de viols, notamment sur mineur. Cette fois-ci, elle prend ses distances avec le cinéma français dans son ensemble.

Dans une lettre adressée à Télérama et publiée ce mardi, l’actrice a expliqué : « J’ai décidé de politiser mon départ du cinéma pour dénoncer la complaisance généralisée de l’industrie cinématographique envers les agresseurs sexuels, ainsi que la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère, écocide et raciste du monde tel qu’il est ».
Le magazine Télérama avait sollicité Adèle Haenel pour une enquête visant à déterminer si sa sortie de la scène cinématographique était volontaire ou non, suite à sa prise de parole lors des Césars 2020. Bien que discrète dans l’industrie cinématographique ces derniers temps, l’actrice a été aperçue lors de manifestations contre la réforme des retraites.
Dans sa lettre publiée par Télérama, Adèle Haenel dénonce la « cancel culture » et explique : « Vous avez l’argent, la force et toute la gloire, vous vous en gargarisez, mais vous ne m’aurez pas comme spectatrice. Je vous annule de mon monde. Je pars, je me mets en grève, je rejoins mes camarades pour qui la recherche du sens et de la dignité prime sur celle de l’argent et du pouvoir ».
En 2019, Adèle Haenel avait témoigné dans une enquête de Mediapart, accusant le réalisateur Christophe Ruggia de l’avoir agressée et harcelée sexuellement de l’âge de 12 à 15 ans. Depuis, elle est devenue une figure emblématique des luttes féministes et LGBTQ+. Elle a également participé à des mouvements sociaux tels que le Comité Adama et s’est engagée aux côtés des travailleurs en grève de la raffinerie de Gonfreville-l’Orcher.
