Je suis le feu de Max Monnehay, une âme de cendres


Il y a des formules, des modèles de narration qui ont fait leurs preuves et qui continuent de fonctionner auprès du lectorat, l’un d’entre eux consiste à dresser le portrait d’un personnage meurtri par la vie, l’âme percluse de multiples traumatismes. L’autrice Max Monnehay l’a très bien compris et signe un agréable polar, second volume des enquêtes de Victor Carrene.

Le personnage du psychologue Victor Carrene soutient le récit tout entier. Il est la source à laquelle s’abreuve l’intrigue principale mais aussi toutes les sous-intrigues du récit, il est le baril de poudre qui vient se frotter à l’allumette. Sa caractérisation se devait d’être convaincante. C’est le cas. Ancré dans la tradition des détectives dur à cuire, aimant à ennuis et punching-ball à voyous, ce personnage entraîne le lecteur dans une escapade Rochelaise digne des meilleurs romans noirs.

Son portrait psychologique crédible et soigné tranche avec les personnages secondaires un peu plus caricaturaux. Ainsi son entourage professionnel paraît un peu plus fade et moins agréable à suivre. Cela n’enlève rien au plaisir que l’on prend à le suivre dans son périple à travers La Rochelle surtout grâce au rythme infernal que l’autrice impose à son récit. Les interactions avec sa famille sont beaucoup plus touchantes et pertinentes, à tel point que l’on prend à espérer une présence plus importante du cercle familial dans les prochaines enquêtes de ce psychologue atypique.

Les traditionnels passages consacrés à l’assassin font l’effort de ne pas être redondant et donnent du corps à cette série de crimes odieux. L’autrice est parvenue à décrire un monstre crédible, complexe sans trop s’appesantir non plus sur sa psyché. La traque reste la priorité du récit.

Alors que je voyais le récit se diriger vers une conclusion peu originale, l’autrice est encore parvenue à me surprendre à l’aide de quelques feintes narratives qui achèvent de me convaincre que l’on tient là une plume prometteuse même s’il faudrait creuser le portrait des personnages secondaires.

Résumé : La Rochelle, mois de juillet. Une femme est retrouvée égorgée chez elle face à son fils de dix ans ligoté, qu’un bandeau et un casque audio ont préservé de l’intolérable spectacle. C’est la deuxième en l’espace de quelques semaines et les flics n’ont pas la moindre piste. Le commissaire Baccaro va alors faire appel à Victor Caranne, psychologue carcéral et oreille préférée des criminels multirécidivistes de la prison de l’île de Ré. Mais le tueur est une ombre insaisissable qui va bientôt faire basculer la ville dans la psychose.

Éditeur ‎SEUIL (4 mars 2022)
Langue ‎Français
Broché ‎400 pages
ISBN-10 ‎2021488136
ISBN-13 ‎978-2021488135

L’homme aux murmures d’Alex North, qui a peur du grand méchant loup ?

Je trouve de moins en moins satisfaction dans la lecture de ces thrillers grand public formatés pour plaire aux plus grands nombres, qui jouent sur les codes du fantastique et du polar sans rien proposer de nouveau. La lecture de l’homme aux murmures me conforte dans cet avis.

Le style déjà, j’en n’en attendais rien de particulier mais là j’ai eu l’impression que la plume sortait tout juste d’un atelier d’écriture. C’est propre, c’est net mais c’est aussi lisse et impersonnel qu’une chanson de Calogero. C’est très efficace par contre, l’immersion est aisée mais on m’aurait dit que c’était un robot qui l’aurait écrit je n’en aurais pas été surpris.

L’histoire est sympathique sans plus. Pendant ma lecture, je n’arrêtais pas de me dire que j’étais devant un téléfilm policier formaté. Ce n’est pas mauvais mais c’est complètement oubliable. La partie enquête semble prometteuse mais retombe comme un soufflé passé le milieu du récit. Quant à la partie suspens mâtinée de fantastique qui met en scène Tom et son fils, elle est dispensable et joue sur le thème soft-fantastic qui devient un effet de mode assez horripilant, sans que cela amène quoi que ce soit à l’intrigue.

Quant à la fin, elle est ratée. Autant je veux bien reconnaître une certaine efficacité au reste du récit autant la fin est brouillonne, expédiée et inutilement nébuleuse.

Pour mon bien-être, et celui des gens qui me suivent et aiment peut-être ce genre de récit, je pense qu’il va vraiment falloir que je cesse ce genre de lecture mais pour ma défense ce n’est pas toujours facile de repéré quel thriller ont été doté d’une âme par leur auteur et quels autres sortent d’une chaîne de fabrication uniforme.

Résumé : Un écrivain veuf, Tom, et son fils de 8 ans, Jake, emménagent dans une nouvelle ville. Featherbank. Si charmante et calme en apparence. Où vingt ans plus tôt, un serial killer a été arrêté après avoir tué plusieurs enfants. On l’appelait l’Homme aux murmures. Des murmures que Jake a entendus. A la porte de sa maison. Et si tout recommençait ?

Éditeur ‎Le Seuil (5 mars 2020)
Langue ‎Français
Broché ‎400 pages
ISBN-10 ‎2021417077
ISBN-13 ‎978-2021417074

Séquences mortelles de Michael Connelly, n’entendez-vous pas résonner l’alarme ?

Je n’attendais pas grand chose du retour de Jake McEvoy dans un nouveau récit. Il s’agit sans doute du personnage de Michael Connelly le moins développé, il apparaît durant deux récits seulement, le poète et l’épouvantail. Deux très bons polars mais qui sont éclipsé par la profusion de récits mettant en scène le fameux inspecteur Harry Bosch. Pourtant cette nouvelle enquête tissée par l’orfèvre du noir se révèle être une excellente lecture policière.

On notera tout d’abord le choix judicieux de l’auteur de se concentrer sur une seule enquête. On suit le journaliste Jake McEvoy pas à pas dans ses investigations. Contrairement au précédent ouvrage où l’on voyait l’inspecteur Harry Bosch et sa comparse Renée Ballard se disperser sur pas moins de trois enquêtes, ici on se focalise sur une seule intrigue. Ce qui améliore grandement l’immersion du lecteur. Pour qui aime suivre l’enquête au plus près, suivre les raisonnements du protagoniste principal, assister à ses tentatives pour confronter les suspects et être le témoin du cheminement de l’enquête à travers l’apparition de pistes prometteuses, il n’y a guère mieux que ce récit signé par le maître du polar californien. On débute avec un crime sexuel maquillé en accident domestique avant que, page après page, le scénario alarmiste ne s’empresse de soulever des sujets de société inquiétants.

L’auteur a en effet décidé de prendre à bras le corps, si vous me permettez l’expression, le problème du traitement des données privées en abordant le thème méconnu des test ADN, qui ont l’air très populaire aux États-Unis. Sa plume factuelle et distancée ne porte aucun jugement mais le déroulement de l’enquête est suffisamment explicite pour que le lecteur en tire ses propres conclusions. Les découvertes sidérantes du journaliste s’enchaînent chapitres après chapitres, transformant ainsi le récit en rapport alarmant sur notre société actuelle. Difficile de faire la part entre la fiction et la réalité concernant le scandale soulevé par le récit mais nul doute que la fiction doit malheureusement s’approcher de la réalité.

De nombreux autres thèmes sont abordés par l’auteur et nombre d’entre eux s’articulent autour des droits des femmes et de leur place dans la société. C’est un polar directement influencé par le mouvement metoo. On évoque le cyber-harcèlement, la misogynie, les agressions sexuelles, mais aussi les fameux incels, ces groupes d’hommes haineux qui rejettent leurs échecs sur les femmes. Ces sujets sont survolés évidemment, on reste avant tout dans un polar il faut arrêter le meurtrier c’est la finalité du récit. Cependant on ne peut que saluer l’entreprise de l’auteur de vouloir focaliser son intrigue sur les problèmes de notre société, que ce soit la protection des données ou les agressions sexuelles tout en mettant en scène un personnage épris de justice mais justement maladroit dans ses relations avec les femmes.

La caractérisation du personnage est très juste. Jake est un journaliste acharné, consciencieux et déterminé mais son ego le pousse à vouloir tirer la couverture à lui quitte à se mettre à dos sa collègue et il ne parvient pas à construire une entente durable avec sa compagne. Michael Connelly a une la bonne idée de narrer son histoire par le point de vue d’un cinquantenaire qui est loin d’être un chevalier blanc mais qui ne laissera jamais la vérité être ensevelis sous les mensonges.

Au niveau des regrets je pourrais noter que le lièvre débusqué par notre journaliste intrépide est rapidement éclipsé lors du dénouement par une chasse à l’homme peu concluante. Un dénouement qui a le mérite, à la fois, de tirer en longueur, une péripétie aurait pu selon moi, être écarté du récit mais également d’être extrêmement bref en ce qui concerne la caractérisation de l’antagoniste principal. Mais tous les lecteurs de Michael Connelly le savent, la psychologie des tueurs en série n’a jamais été son fort alors il a préféré éluder plutôt que de dresser un portrait raté de psychopathe. À chacun d’apprécier la pirouette scénaristique ou pas.

Séquences mortelles se révèlent donc être un excellent polar qui met en lumière un sujet de société troublant et insiste sur les attaques dont sont encore victimes les femmes. Michael Connelly n’est jamais aussi bon que lorsqu’il s’attaque à un sujet de société à travers une enquête unique.

Résumé: L’illustre Jack McEvoy, maintenant journaliste au Fair Warning, un site Web de défense des consommateurs, a eu raison de bien des assassins. Jusqu’au jour où il est accusé de meurtre par deux inspecteurs du LAPD. Et leurs arguments ont du poids : il aurait tué une certaine Tina Portrero avec laquelle il a effectivement passé une nuit, et qu’il aurait harcelée en ligne. Malgré les interdictions de la police et de son propre patron, il enquête et découvre que d’autres femmes sont mortes de la même et parfaitement horrible façon : le cou brisé.
Le tueur, il le comprend aussi, choisit ses victimes à l’aide de leurs propres données génétiques. Trouver la séquence ADN qui le conduira à sa prochaine proie devient la priorité de Jack.
Mais déjà, le monstre est de nouveau prêt à frapper.

  • Éditeur : Calmann-Lévy (10 mars 2021)
  • Langue : Français
  • Broché : 486 pages
  • ISBN-10 : 2702182712
  • ISBN-13 : 978-2702182710
  • Poids de l’article : 450 g
  • Dimensions : 13.6 x 2.9 x 21.5 cm

Tous les péchés sont capitaux de Daria Desombres (27 mars 2019)

Résumé :Depuis l’assassinat de son père, avocat renommé, Macha Karavaï, une jeune étudiante en droit de vingt-deux ans, nourrit une véritable obsession pour les tueurs en série. Pistonnée pour un stage à la Petrovka, l’état-major de la police de Moscou, elle est prise en grippe par Andreï Yakovlev, l’enquêteur en chef, qui décide de la mettre à l’écart en lui confiant d’anciennes affaires d’homicides qui lui semblent sans intérêt.
Mais quand Macha se rend compte que des cadavres ont été découverts à la cathédrale St Basile, à la Tour Koutafia et repêchés devant les remparts du Kremlin, elle identifie un lien entre l’emplacement de ces crimes et le plan de la ville médiévale de Moscou, construite par les architectes au Moyen Âge selon le modèle de la Jérusalem céleste. Contrairement aux catholiques pour qui il existe sept péchés capitaux, les orthodoxes, eux, estiment que tous les péchés sont capitaux. Les corps des victimes n’ont pas été abandonnés mais plutôt mis en scène par le tueur pour représenter divers péchés. Macha parvient enfin à attirer l’attention d’Andreï et ils se lancent alors sur les traces de ce tueur en série on ne peut moins ordinaire…

Chronique :La Russie est un pays qui reste encore assez inexploré dans le domaine du polar, alors lorsqu’un ouvrage établit son intrigue sur les terres de la mère- patrie avec en sus une bonne dose de mystère il n’en faut pas plus pour m’inciter à me lancer dans la lecture de ce premier roman.

L’auteure nous embarque donc pour une enquête qui n’offre rien d’original. En effet un tueur en série qui fait son macabre office en suivant une liste de péchés et de mises à mort médiévales c’est une caractéristique que les lecteurs de polars ont déjà forcément croisés au cours de leurs lectures. Le personnage de Macha trouve un peu trop facilement les liens entre les différents meurtres et les victimes mais il faut bien que l’enquête commence et le personnage de Macha se révèle suffisamment dynamique pour nous entraîner dans sa théorie de tueur en série mystique.

Cette partie de l’intrigue, avec des anecdotes sur la religion orthodoxe et la Jérusalem céleste, représente l’atout majeur du récit. L’auteur expose clairement les idées des enquêteurs. Malheureusement tout cet enrobage historique ne suffira pas à enrichir la pauvreté psychologique de l’assassin dont les motivations et le passé sont bâclés et ternissent l’ensemble de l’œuvre.

Le duo d’enquêteurs formés par Macha et Andrei se révèle attachant mais l’auteur aurait peut-être été plus indiqué de développer leur complicité afin de faire d’eux un duo d’enquêteurs équilibré, entre Andrei l’irascible et Macha la jeune stagiaire déterminée. Au lieu de ça, l’auteure tisse entre eux une romance qui n’a rien de honteuse mais qui amène des interrogations sur l’avenir de leur relation. Comment développer des personnages qui ont atteint un tel stade de relation lors d’éventuelle suite à ce premier ouvrage?

Le style de Daria Desombres est encore en pleine gestation. En tout cas il faut l’espérer car si elle parvient à nous intéresser à son récit lors des chapitres consacrés à l’enquête, sa plume se révèle plus aléatoire lors des passages plus intimiste. Son style apparaît comme bridé, comme si elle tenait à se conformer à un académisme qui lui empêche de déployer toute la mesure de son talent.

Ces quelques défauts n’empêchent pas ce polar d’offrir une intrigue solide et suffisamment captivante pour offrir un beau moment de lecture. L’auteure devra confirmer son style dans son deuxième ouvrage.

Note : 7/10

Éditeur Le Masque
Date de publication 27 mars 2019
Langue Français
Longueur du livre 384
ISBN-10 2702449077

Block 46 de Johanna Gustawsson

Résumé : Falkenberg, Suède. Le commissaire Bergström découvre le cadavre terriblement mutilé d’une femme. Londres. Profileuse de renom, la ténébreuse Emily Roy enquête sur une série de meurtres d’enfants dont les corps présentent les mêmes blessures que la victime suédoise : trachée sectionnée, yeux énucléés et un mystérieux Y gravé sur le bras. Étrange serial killer, qui change de lieu de chasse et de type de proie… En Suède, Emily retrouve une vieille connaissance : Alexis Castells, une écrivaine pleine de charme spécialisée dans les tueurs en série. Ensemble, ces deux personnalités discordantes se lancent dans une traque qui va les conduire jusqu’aux atrocités du camp de Buchenwald, en 1944. Johana Gustawsson vit à Londres, avec son fils et son mari.

Chronique : Contrairement à ma lecture précédente, dont vous pouvez retrouver la chronique plus bas, celle-ci a mal commencé. Les personnages sont inconsistants et malgré le fait que l’enquête se déroule sur deux pays différents à aucun moment on a l’impression d’être à Londres ou en Suède. Je vais éviter de m’étendre sur les chapitres où le narrateur semble aussi être l’assassin vous savez dorénavant ce que j’en pense.

J’entamais donc ma lecture avec difficulté. L’enquête piétine pendant les deux cents premières pages et seuls les chapitres se focalisant sur les camps de la mort revitalisent le récit par l’horreur mortifère qu’ils amènent.

J’étais tellement lassé de la construction du récit que je ne m’attendais plus à rien de la part de l’œuvre. Aussi lorsque tombe la révélation finale j’avoue avoir été surpris, L’auteure est parvenue à me prendre à mon propre piège de lecteur désabusé. Mais d’autres ne s’y laisseront peut-être pas conter.

Cependant malgré ce retournement de situation bienvenue, le style générique de l’auteure ne m’accroche pas suffisamment pour que j’ai envie de découvrir le reste de ses ouvrages.

Note :6/10

Éditeur Bragelonne
Date de publication 21 octobre 2016
Langue Français
Longueur du livre 480
ISBN-10 2811218297

La promesse de Tony Cavanaugh

Résumé : Ex-flic des homicides à Melbourne, Darian Richards a laissé derrière lui un cortège de vies anéanties, de familles en deuil, de réponses impossibles à donner. Épuisé par cette litanie de souffrances, il a pris une retraite solitaire dans le Queensland, loin des villes et de leurs turpitudes. Mais les démons sont partout. Et dans la région, depuis quelques mois, des adolescentes disparaissent sans laisser de traces. La police locale parle de fugues. C’est en général ce qu’on dit quand on ne retrouve pas les corps, Darian le sait, mais il ne veut plus s’en mêler.
Ce n’est plus son histoire. Et pourtant… malgré la promesse qu’il s’est faite de se tenir éloigné des tragédies, l’idée de laisser toutes ces familles sans réponses le hante. Aussi décide-t-il de prendre les choses en main. Mais à sa façon cette fois, sans s’encombrer du protocole. Il est loin d’imaginer ce qui l’attend.

Chronique : Encore un polar qui démarre de manière excellente. On a un personnage d’enqueteur misanthrope plutôt bien trempé et l’équipe qui l’entoure est attachante. La région du Queensland est très bien retranscrite. Malgré l’omniprésence du soleil, les paysages baignent dans une sorte de pénombre sordide. L’office du tourisme australien ne risque pas d’embaucher l’auteur pour rameuter les touristes. Les premières pages se dévorent aisément alors que se met en place l’intrigue. Malheureusement l’auteur va très vite saborder son récit.

Si vous suivez mes chroniques sur le blog vous savez qu’il y a un mécanisme d’écriture que je réprouve, ce sont les chapitres consacrés à l’assassin. Sous prétexte de rentrer dans la tête du tueur, tentative le plus souvent vouée à l’échec, les auteurs de polars multiplient les passages narratifs sur l’assassin. Dans ce polar les chapitres remplissage sur le tueur prennent de plus en plus de place au fur et à mesure que l’on avance dans l’intrigue. Ils sont là uniquement pour cacher la pauvreté d’une intrigue qui, passer les deux cents premières pages, n’a plus rien à offrir. Et si vous attendez une fine analyse psychologique d’un serial-killer vous pourrez repasser. Le psychopathe décrit dans ces pages est un être pathétique et mesquin, tout dans sa caractérisation tend à le rendre détestable. Ce qui n’apporte rien, ni à l’intrigue ni à la psychologie des sérail-killers en général.

Un polar à éviter, si vous voulez voyager dans la région du Queensland je vous conseille la lecture du livre du diable dans la peau de Paul Howarth dont la chronique est sur le site.

Note :5/10

Éditeur Sonatine
Date de publication 12 avril 2018
Langue Français
Longueur du livre 432
ISBN-10 2355846596

Les 13 commandements / série Netflix

Synopsis :En pleine tempête médiatique, deux enquêteurs belges traquent un tueur en série décidé à devenir célèbre en s’inspirant des Dix Commandements.

Chronique : En me renseignant sur cette série policière néerlandaise, j’ai été surpris de lire autant de critiques négatives sur son compte. Certes elle n’apporte rien d’original, que ce soit au niveau du scénario que des personnages, l’intrigue s’essouffle quelque peu sur la fin mais le tout reste de bonne facture.

J’ai apprécié l’idée d’un serial killer qui ne tue pas mais marque ses victimes à vie physiquement et psychologiquement. L’ambiance glauque colle parfaitement au récit. La série baigne dans des couleurs grisâtre, verdâtre ou bleu-gris créant ainsi une atmosphère dépressive. Il faut dire que le plat pays, et notamment la ville d’Aalst, est le lieu idéal pour mettre en place une intrigue aussi noire. On suit au plus près l’enquête de la police qui va les mener dans les tréfonds de la nature humaine. Dans ce que celle-ci peut offrir de plus sombre et de plus mesquin.

En ce qui concerne les personnages les scénaristes ont opté pour du grand classique. On a donc le flic en pré-retraite, fatigué, désabusé et à la vie de famille chaotique et la jeune flic brisée mais tenace au caractère bien trempé. Les critiques d’internautes que j’ai pu lire reproche à certains acteurs leur jeu perfectible mais, à part certains dialogues un peu maladroits, j’ai trouvé que le casting s’en sortait plutôt bien.

La série pêche sur son rythme, pas vraiment aidée par son format de 13 épisodes de 45 minutes en moyenne. Le rythme s’essouffle dangereusement vers la moitié de la saison alors qu’intervient une révélation qui dessert le récit plus qu’autre chose. Les deux derniers épisodes enchaînent les invraisemblances et la saison s’achève dans un final en demi-teinte.

À défaut de révolutionner le genre les 13 commandements propose une intrigue solide handicapé par un rythme bancal. À voir si une saison deux saura confirmer la série ou non.

Note : 7/10

Depuis 2018 / 46min / Drame, Policier
Titre original : 13 Geboden
De Ed Vanderweyden
Avec Dirk van Dijck, Marie Vinck, Karlijn Sileghem
Nationalité Belgique